Robert Hue (Sénateur, Président du Mouvement des Progressistes) et Patrick Braouezec, président (Front de gauche) de Plaine Commune (Seine-Saint-Denis) ont publié chacun une tribune dans le Monde pour justifier leur soutien à Emmanuel Macron.
Robert Hue a été Secrétaire national (1994-2001), puis président (2001-2003) du Parti communiste; maire de Saint-Denis de 1991 à 2004 et député du département séquanodionysien de 1993 à 2012. Membre du PCF jusqu’en 2010
Patrick Braouezec a été maire de Saint-Denis de 1991 à 2004, député de Seine-Saint-Denis de 1993 à 2012 et Membre du PC jusqu’en 2010.
Robert Hue :
Nul besoin pour moi de jouer dans le registre des peurs ou celui d’un choix par défaut pour prendre mes responsabilités dans la situation politique présente, celle de tous les périls à quelques semaines d’une élection présidentielle plus incertaine et plus dangereuse que jamais depuis cinquante ans. […]
Chacun connaît mes convictions et mes engagements : de ma volonté de transformer le PCF à l’infaillible défense des sans-papiers et de tous les « sans » , à ma présence à côté des salariés dans leurs luttes, en passant par ma détermination à requalifier une ville et un territoire sans exclure quiconque. […]
Dans un pays où les populismes de tous poils sont en embuscade plus prêts que jamais à s’arroger l’espace laissé en jachère, parce que nous en sommes là, au bord de la falaise, je me refuse à dissimuler ou à banaliser l’hypothèse cruellement réelle d’une « douce ascension » de l’extrême droite à la présidence de la République. L’hypothèse – « chez nous » – d’un séisme Trump à la française… […]
Patrick Braouezec :
Le sens de mon engagement est celui d’un progressiste de gauche, au cœur d’une France dont beaucoup, je crains, ne mesurent pas dans le moment présent l’extrême fragilité démocratique. Aujourd’hui, le combat primordial des démocrates doit à mes yeux se porter vers le rassemblement le plus utile et efficace pour barrer la route du pouvoir à la droite radicalisée et à l’extrême droite lepéniste, dont les sondages actuels sous-estiment peut-être le score.
J’ai demandé à Emmanuel Macron de prolonger son projet de moralisation de la vie publique d’une loi touchant à l’éthique et à la transparence des finances
Si rien n’est joué, ce n’est tricher avec personne que de constater que pour l’heure, seul parmi les candidats progressistes – dont je respecte l’engagement – Emmanuel Macron est en capacité d’être présent au second tour de l’élection présidentielle. Puis-je ajouter qu’il est également le seul à pouvoir devancer Marine Le Pen au premier tour, ce qui serait déjà un grand réconfort pour la démocratie française. […]