Le résultat des législatives néerlandaises du mercredi 15 mars aura valeur de test pour les populistes européens, alors que le PVV emmené par Geert Wilders devrait considérablement augmenter sa présence au parlement. Pour la première fois, un parti fondé par des Néerlandais d’origine turque participe aux législatives du 15 mars. Le cheval de bataille de Denk : la lutte contre les discriminations.
Si la montée de l’extrême droite est une réaction à l’immigration, DENK en est la contre-réaction. Son arrivée sur la scène politique ne s’est pas faite en douceur. Le parti a été accusé d’antisémitisme et décrit, par la presse locale, comme étant inféodé au Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
L’objectif de cette formation qui lutte contre la xénophobie et le racisme : remplacer le principe de l’intégration par celui de “l’acceptation” des minorités.
Allez faire un tour un après-midi dans l’Afrikaanderwijk, un vieux quartier ouvrier de Rotterdam, et demandez aux gens pour qui ils ont l’intention de voter. La plupart n’iront pas aux urnes. Ils pensent que c’est inutile. Mais la deuxième option, non loin derrière, c’est le parti Denk [“réfléchis” en néerlandais ; “égal” en turc].
“Nous allons voter pour Denk, c’est sûr”, disent Ilham Boujemaoui (32 ans) et Aziza Ziani (35 ans), qui attendent leurs enfants à la sortie d’une école primaire. Quant à Ali Gezginci (30 ans), qui vend avec son cousin au marché local des sachets de grains de maïs chauds avec du beurre et du sel, il envisage lui aussi sérieusement de voter pour Denk. Mahpara Hussain (32 ans) ne sait pas si elle ira voter, mais si elle y va elle pense que Denk est le bon choix. “J’ai entendu un discours d’un des dirigeants sur la lutte contre le racisme. Cela m’a plu. ”
Parmi les 28 partis participant au processus électoral figurent également quelques nouveaux petits arrivants. L’un d’entre eux est DENK, ou “Pense” en français, qui a été fondé par deux députés de descendance turque, Tunahan Kuzu et Selçuk Öztürk, qui ont été exclus du Parti travailliste.