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Bruxelles s’inquiète du retour de cette disposition, qui oblige les ouvriers à parler le français sur les chantiers et signe un retour du protectionnisme.

Le fait que le gouvernement autrichien s’apprête à introduire dans son droit une clause de préférence nationale à l’embauche a récemment suscité l’émoi dans les médias européens. La France emprunterait-elle discrètement la même voie, avec la multiplication, au niveau local, des « clauses Molière » obligeant les ouvriers à parler le français sur les chantiers ? Cette disposition signe un retour du protectionnisme, que ne renierait pas le Front national (FN) et qui inquiète à Bruxelles. […]

Il y a quelques jours, le préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Michel Delpuech, avait contesté la légalité d’une délibération du conseil régional présidé par Laurent Wauquiez (Les Républicains, LR), visant à imposer une telle clause sur les chantiers pour limiter la présence de travailleurs étrangers dans les entreprises candidates à un marché public. Le phénomène est loin d’être isolé, restant surtout le fait de collectivités de droite. […]

Face à cette tendance, la députée européenne Elisabeth Morin-Chartier, pourtant membre de LR, a donné l’alerte, vendredi  [..;] « Cette clause va à l’encontre de tous nos engagements européens depuis la création de l’Europe par ses Pères fondateurs : la liberté de circulation des citoyens et des travailleurs. (…) Nous, la droite et le centre, avons la responsabilité immense de redresser la France. Nous ne devons pas tomber dans le piège du repli nationaliste dans lequel le FN veut enferrer notre pays. » […]

En France, le débat ne fait que commencer. Pour Alain Rousset, patron (PS) de la région Nouvelle-Aquitaine, la clause Molière est « raciste, inapplicable et totalement démago. […]

Le Monde

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