Sur Europe 1, Jean-Luc Mélenchon s’est dit prêt à «travailler» avec certains élus socialistes s’il accède au second tour. Quitte à aménager son programme pour l’occasion.
Le 29 janvier, le jour-même de la victoire de Benoit Hamon à la primaire de la gauche, Jean-Luc Mélenchon radoucissait considérablement son discours vis-à-vis du Parti socialiste et notait chez Benoît Hamon «des paroles si proches des nôtres».
Deux mois et un accord avorté avec Benoît Hamon plus tard, Jean-Luc Mélenchon réaffirme mercredi, au micro d’Europe 1, sa volonté de s’allier aux socialistes à l’entre-deux tours (s’il y parvient) pour travailler avec eux ensuite (s’il est élu). «Une fois que je serai parvenu au deuxième tour, il va de soi que les forces politiques qui veulent participer à la mise en place de ce programme – que l’on pourra modifier à ce moment-là ici ou là -, seront les bienvenues. Je pense en particulier à toute une série d’élus socialistes (…) Et les élus communistes, heureusement… J’espère qu’il y en aura beaucoup!»
Lorsqu’il évoque les socialistes, Jean-Luc Mélenchon a des critères précis qui écartent certaines personnalités de l’exécutif, comme Myriam El-Khomri, dont le seul nom cristallise toute la tension autour de la loi Travail, et Manuel Valls, l’ex premier ministre honni par les électeurs du Front de gauche. Logique puisque figure, dans le programme de Jean-Luc Mélenchon, la volonté d’abolir la loi El-Khomri, le CICE et l’état d’urgence. […]
Cette union se ferait-elle au détriment de points de son programme? Jean-Luc Mélenchon ne le conteste pas. Il décrète, ce mercredi, sur Europe 1, qu’en cas de coalition autour de lui pendant l’entre-deux tours, il pourrait infléchir ses propositions: «Ce programme pourrait être amodié, ici ou là.» Il ne partage, par exemple, pas les vues de Benoît Hamon sur l’âge de la retraite ou le statut de la banque centrale. En février, il se montrait plus inflexible, arguant qu’il n’échangerait pas «des bouts de programmes contre des sièges aux législatives.»