Le Front national a recueilli 43 % du vote ouvrier lors des dernières élections régionales.un score jamais vu depuis le Parti communiste dans les années 1970. Une évolution dont on trouve trace dans les années 1980.
Aux dernières élections régionales, le Front national a recueilli 43 % du vote ouvrier, un score jamais vu depuis le Parti communiste dans les années 1970. Si cette poussée est aujourd’hui une réalité connue de tous, elle est longtemps passée inaperçue dans les médias. Une évolution dont on peut pourtant trouver trace dès les années 1980.
La gauche au pouvoir, avec des ministres communistes jusqu’en 1984, a déçu une partie du monde ouvrier, même si ce sont d’abord des ouvriers de droite qui les premiers sont tentés par le vote Front national.
En 1988, déjà, mais les médias n’en parlent pas, Jean-Marie Le Pen obtient 18 % du vote ouvrier lors du premier tour de la présidentielle. Un an plus tard, le président du Front national tente de capitaliser sur ce nouvel électorat, il soutient à la surprise générale les grévistes de la RATP : “Les électromécaniciens du métro, haute qualification et haute responsabilité, touchent 7 000 francs par mois au départ et 9 700 francs en fin de carrière, avec les primes moins de 11 000 francs. C’est scandaleux ! C’est un scandale social et un scandale économique !”
Il reprend même le gimmick de Georges Marchais. Au premier tour de la présidentielle de 1995, le FN devient le premier parti ouvrier sous le triple effet politique de :
1. La “désouvriérisation” du discours de la gauche (qui ne parle finalement plus du monde ouvrier)
2. L’évolution du discours frontiste de la défense du libéralisme à la promotion du protectionnisme
3. Un renouvellement générationnel au sein du monde ouvrier
Lors des élections régionales de 2015, le FN a obtenu 43 % du vote ouvrier. Depuis le parti communiste des années 1970, aucun parti n’avait obtenu un tel score chez les ouvriers, nous indiquant que désormais le FN parvient à chercher des ouvriers précédemment à gauche.