Un individu âgé de 20 ans, ivre, avait tabassé un homme de 82 ans à coups de poing et de pied jusqu’à ce que ce dernier s’écroule sans connaissance. Le prévenu dit ne pas se souvenir de cet acte barbare. Deux ans avec un sursis complet d’une durée de trois ans.
Encore aujourd’hui devant ses juges, le prévenu ne peut pas croire qu’il est bien l’auteur de ces actes. «Si c’est vraiment moi, c’est terrifiant. Je suis désolé. Je ne peux pas revenir en arrière», dit-il d’une voix soudain cassée.
Car il n’y a pas de doute, c’est bien lui qui a massacré l’octogénaire aux cheveux blancs, une nuit d’octobre 2012 dans le quartier des Pâquis. Les témoins qui ont appelé les secours sont formels. Même lorsque la victime gisait à terre, il a continué à lui donner des coups de pied à la tête. Ses chaussures étaient maculées de sang. Même son meilleur ami, arrivé juste après l’agression, ne le reconnaissait plus. Il était «hors de contrôle».
L’octogénaire n’est pas mort. Mais il s’en est fallu de peu. Les secours ont été particulièrement rapides et efficaces. Traumatisme crânien, oreille droite quasi arrachée, nez cassé, habits en lambeaux. Le vieil homme a de surcroît fait un infarctus qui a nécessité une opération. Après cinq mois d’hospitalisation, il a dû intégrer un EMS (Etablissement médico-social), alors qu’auparavant, il était autonome et vivait chez lui. […]
Me Caroline Renold, avocate de la défense rappelle que son client était «un jeune homme au comportement irréprochable qui n’a aucun antécédent». Cette nuit-là, il errait ivre et angoissé aux Pâquis. Il ne retrouvait plus sa maison et ne se souvenait même pas du code d’entrée. «La violence a surgi sans raison.»
Depuis, il a fait du chemin, poursuit-elle. Il s’est soumis sérieusement à un suivi psychiatrique destiné aux jeunes adultes. Il ne boit presque plus. Il a versé à sa victime 30 000 francs à titre de tort moral et d’indemnisations diverses. Elle plaide la circonstance atténuante du repentir sincère et demande aux juges une peine compatible avec le sursis complet. […]