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Prévu dimanche à Paris, ce rassemblement appelle à manifester contre les violences policières, le racisme, l’impunité des forces de l’ordre et l’état d’urgence. La version 2017 est suspectée d’être « pro-Blancs ».

[…] Signé par des dizaines de collectifs, d’associations et de militants, l’appel, parfois décliné sous d’autres formes du fait de divergences sur certains termes et thèmes, a également été rejoint par des syndicats (SUD-Solidaires, FSU…), quelques partis de la gauche de la gauche (PCF, Front de gauche, NPA, PG) ou encore le Parti des indigènes de la République (PIR). Une longue liste de signataires qui fâche certains acteurs de terrain des banlieues, qui se sentent dépossédés de leur combat. Et de leur voix.


(Marche de 2015)

Baptisée Marche de la dignité et contre le racisme, la première édition, en 2015, avait été lancée par un collectif d’une soixantaine de femmes souhaitant parler au nom de toutes les « minorités racialisées » et populations des quartiers stigmatisées, tout en revendiquant leur indépendance à l’égard des partis politiques de gauche et des syndicats. Une manifestation aux relents « anti-Blancs» avaient, à l’époque, jugé ses détracteurs. «Un véritable processus d’exclusion avait été mis en place, se souvient Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme, qui a amendé avec le MRAP, la CGT et FSU l’appel à manifester. Mais en deux ans, les choses ont beaucoup évolué.»

Le changement de cap est assumé : « La Marche est ouverte à tous ceux qui souhaitent nous soutenir, car même si les quartiers populaires restent les premières victimes, ils ne sont plus les seuls », explique la fondatrice du collectif Urgence notre police assassine, Amal Bentounsi, 41 ans, à l’origine de la manifestation. Son frère, Amine, a été tué d’une balle dans le dos par un policier en 2012 – le tireur vient d’être condamné en appel à cinq ans de prison avec sursis. […]

Dans une tribune publiée le 11 mars dans Mediapart, un militant, Abdoulaye Traoré, l’affirme : « Je ne marcherai pas pour les Blancs. » Et s’explique : « Cette marche est organisée pour (…) réconforter les alliés blancs (…). Elle n’est pas organisée en direction des habitants des quartiers populaires (…). Je trouve insultant de parler [en leur] nom. » Dans une lettre ouverte, parue sur le site Quartiers libres, d’autres « militant(e) s de banlieues excédés par ‘la couscoussière parisienne’ ” et la “’nouvelle bourgeoisie militante’ » dénoncent quant à eux la multiplicité des organisateurs, les disparités idéologiques et la « présence massive de la gauche moralisatrice». […]

Le Monde

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