Dans la liste des exemples de victimes de violences policières on trouve Abdoulaye Camara :
D’ailleurs, durant la manifestation de dimanche il lui a été rendu hommage :
Témoignage du grand frère d'Abdoulaye Camara tué de 26 balles lors d'un contrôle de police en 2014 #19mars pic.twitter.com/CIDSFGFWGV
— Fel-X ✌🏾 (@FelixMubenga) March 19, 2017
Témoignage. Fabien, 33 ans, l’homme qui a été agressé par Abdoulaye Camara, tué par la police le 16 décembre 2014 avenue du Bois-au-Coq au Havre, raconte pour la toute première fois comment il vit aujourd’hui, après les événements.
«J’ai la rage. Il m’a gâché ma vie. J’ai vraiment perdu l’utilité de ma main droite, je ne peux plus bouger mes doigts. Il a vraiment bousillé ma vie », insiste avec fermeté Fabien, victime de l’agression d’Abdoulaye Camara, avenue du Bois-au-Coq, dans le quartier de la Mare-Rouge au Havre, le 16 décembre dernier. Aujourd’hui, Fabien accepte de sortir du silence. Il parle, pour la première fois. Mais pas question de voir son visage.
16 décembre 2014. Ce jour-là, alors qu’Abdoulaye Camara poignardait Fabien à plusieurs reprises, deux policiers interviennent et tirent vingt-trois balles sur l’agresseur. On retrouve dix-huit impacts, dont quatre au niveau thoracique, qui ont tué Abdoulaye Camara. « Je ne le connaissais pas, je ne l’avais jamais vu avant. Quand j’ai vu son visage dans les journaux, je l’ai découvert. C’est à cause de lui que je ne peux plus travailler. Je ne peux plus travailler à vie ! », répète-t-il, en élevant la voix, de colère.
Manutentionnaire intérimaire depuis l’âge de 18 ans, sans l’usage de sa main droite, Fabien, droitier de 33 ans, ne peut donc plus exercer son métier.
Des fils, il en a « plein le corps ». « Mon nez a été coupé en deux, il pendait sur mon menton, vous vous rendez compte… Il m’a aussi sectionné le muscle du bras gauche. » Il a des fils au nez, vingt-deux aux fesses, quinze dans le dos, trois aux mollets, vingt à chaque bras, et une vingtaine à la main droite. « Je ne peux même plus écrire mon prénom », se désole-t-il, désemparé.
(…) Paris Normandie