« Avec l’alcool, j’ai pas réfléchi. Je sais pas ce qui s’est passé dans ma tête ». C. B., 59 ans, n’en menait pas large, jeudi, au tribunal correctionnel d’Arras. Face aux juges, ce grand gaillard, crâne rasé et petite moustache, blouson cuir sur le dos, peine à expliquer pourquoi il a fait l’apologie d’actes de terrorisme, en l’occurrence les attentats de Paris et de Charlie Hebdo.
Les faits remontent au 25 novembre 2015. Douze jours après l’attaque du Bataclan et les attentats en terrasse à Paris, C. B. est convoqué au service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) à Arras. À peine arrivé dans les locaux, le quinquagénaire, suivi par la justice et résidant Frévent, se montre provocateur. Ivre, il se met à invoquer les attentats et lâche « je ne suis pas un terroriste mais je tiens avec eux ». Puis il parle des racistes. C. B n’aime pas les racistes et assume sa proximité avec les personnes d’origine maghrébine, au point de planter des drapeaux de pays du Maghreb sur sa caravane. À propos des racistes donc, il dit : « Si dans les 87 victimes il y a deux-trois racistes c’est bien ».
Concernant les attentats qui ont dévasté la rédaction de Charlie Hebdo, il dit : « Ils ont eu ce qu’ils méritaient ces racistes ! » Ç’en est trop. La police est appelée. L’homme est interpellé. […]
Jugement : 30 jours amende à 7 €, soit 210 €. Le substitut du procureur avait requis quatre mois de prison avec sursis.« On se revoit lundi non ? » a conclu la présidente d’audience, Élise Hibon. C. B. est en effet convoqué au tribunal pour des violences commises sur son épouse, dont il est séparé, et ses enfants entre 2014 et 2016.