Après les législatives aux Pays-Bas et l’autorisation donnée par le Parlement britannique pour déclencher le Brexit, le secrétaire d’État italien aux Affaires européennes, Sandro Gozi, précise les enjeux du sommet de samedi à l’occasion des 60 ans du traité de Rome. Il répond en exclusivité au JDD.
En quarante ans, nous sommes passés de la génération Auschwitz à la génération Erasmus.
Le Front national parle d’un “succès d’étape” après l’élection aux Pays-Bas et le résultat de Geert Wilders. Les leaders européens, eux, se félicitent de la défaite de l’extrême droite. Il n’y aura donc pas de printemps en Europe ?
Les Pays-Bas ont arrêté la vague de la démagogie, de la haine, de l’extrémisme anti-européen. Presque tous les partis qui ont assumé clairement un choix pro-européen ont gagné. Lorsqu’il y a des élections, on doit assumer, expliquer et défendre les choix européens. Geert Wilders a donc été freiné. J’espère aussi qu’en France vous arriverez à arrêter Marine Le Pen.
En tant qu’homme de gauche italien, êtes-vous plutôt proche du projet européen d’Emmanuel Macron ou de celui de Benoît Hamon ?
Aujourd’hui, il y a une forte possibilité d’un second tour Macron-Le Pen. Emmanuel Macron est un européen convaincu, c’est un ami personnel, nous le connaissons très bien, et nous souhaitons que la France soit présidée par Emmanuel Macron face au danger mortel pour l’Europe que pourrait signifier Marine Le Pen…
Le parallèle entre Emmanuel Macron et Matteo Renzi vous paraît-il justifié ?
Ce sont deux réformateurs, deux jeunes hommes politiques courageux qui veulent faire bouger les lignes, rassembler tous ceux qui n’ont pas peur du changement. […]
Quel poids politique aura la déclaration de Rome alors que les leaderships sont affaiblis : la France et l’Allemagne vont aux urnes, la déclaration sera signée par des partants et, en Italie, le Mouvement 5 Etoiles est aux portes du pouvoir…
Si le Mouvement 5 Etoiles arrive au pouvoir, ce sera la fin de la zone euro. Parce que l’Italie en sortira. Cela dit, la déclaration de Rome n’est pas liée au destin des femmes et des hommes qui signent la déclaration, mais des peuples et des Etats européens. […]