Lors de son discours d’ouverture de l’Assemblée plénière des évêques de France, à Lourdes, Mgr Georges Pontier a mis en garde, mardi 28 mars, contre le « repli sur soi » et le « dangereux regard de méfiance » porté sur les musulmans. Une manière de s’opposer au Front National sans jamais mentionner le nom du parti de Marine Le Pen.
Alerter contre la montée du Front National sans jamais le citer. C’est à cet exercice délicat que s’est livré, mardi 28 mars à Lourdes, le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Georges Pontier, en ouvrant les travaux de l’Assemblée plénière des évêques.
« Nous ne pouvons pas penser notre avenir, chacun replié sur soi-même. Certains le pensent. C’est un leurre », a martelé l’archevêque de Marseille.
Faisant l’apologie de la « fraternité » contre le « repli », Mgr Pontier a répondu indirectement à la candidate frontiste, Marine Le Pen. Il a ainsi employé un vocabulaire utilisé depuis plusieurs années par de nombreux évêques français pour s’opposer au Front National, sans jamais mentionner explicitement le nom du parti fondé par Jean-Marie Le Pen.
« Ceux qui viennent chez nous et sont accueillis, peuvent s’intégrer, apporter leur savoir-faire (…). Notre conviction chrétienne et citoyenne nous invite à la générosité », a-t-il affirmé. Citant le pape François, Mgr Pontier a estimé que les chrétiens étaient tenus à un « devoir de solidarité » : « l’hospitalité offerte à l’étranger qui a besoin d’un refuge est offerte à Jésus-Christ lui-même. »
Il a appelé à un changement d’attitude envers les migrants et les réfugiés. « Il s’agit de passer « d’une attitude de défense et de peur, de désintérêt et de marginalisation (…) à une attitude qui soit basée sur la ‘culture de la rencontre’. »
Autre plaidoyer contre le repli développé par l’archevêque de Marseille : celui regrettant le « dangereux regard de méfiance » porté sur les musulmans après les attentats. « Notre société hésite sur la place à faire à la religion musulmane dans notre pays », a constaté Mgr Pontier. Avant d’insister : « Nous savons que seuls le dialogue et la rencontre permettent de grandir dans la connaissance et le respect mutuel. »
(…) La Croix