Extraits de l’éditorial du Monde sur la situation du PS “pris en tenaille entre le champion d’une gauche ‘insoumise’ (Mélenchon) et celui d’un centre gauche postmoderne (Macron)”.
Chef des socialistes pendant onze ans et chef de l’Etat depuis cinq ans, François Hollande laissera-t-il le PS dans l’état où François Mitterrand l’avait trouvé au début des années 1970 ? C’est-à-dire un parti en miettes, sans leader, sans projet, sans stratégie et sans alliés ? Un parti en fin de cycle, voire en fin de vie ? On en prend tout droit le chemin.
Le soutien spectaculaire apporté, mercredi 29 mars, par Manuel Valls à Emmanuel Macron n’est, en effet, que le dernier épisode d’une crise beaucoup plus grave. Au-delà du choix de l’ancien premier ministre de ne pas soutenir le candidat socialiste Benoît Hamon, au-delà des bordées d’injures qui ont accueilli ce renoncement à l’engagement qu’il avait pris dans le cadre de la primaire à gauche en janvier, au-delà de la guerre ouverte qu’il a ainsi déclenchée, la décision de M. Valls résulte d’un constat cinglant, mais exact : la stratégie de Benoît Hamon mène à la marginalisation». […]
[…]Au fil des élections municipales, départementales et régionales de 2014 et 2015, c’est tout le socle local du socialisme, patiemment consolidé au fil des décennies, qui est aujourd’hui érodé, ébranlé, voire carrément laminé. Ce sont des milliers de responsables et de relais locaux qui lui font défaut. Quant au mythique « peuple de gauche », solidement enraciné dans les catégories populaires, cela fait belle lurette qu’il a fondu comme neige au soleil.