Ce vendredi, des centaines de musulmans ont rendez-vous à 13h30, sur le parvis de la mairie de Clichy-la-Garenne pour leur prière. Depuis dix jours, ils se relayent ainsi devant l’hôtel de ville ou leur ancien lieu de prière d’où ils ont été expulsés par les CRS. Le maire (LR)Rémi Muzeau a bien l’intention d’installer une médiathèque en lieu et place du local associatif loué auparavant par l’Union des associations musulmanes culturelle et cultuelle de Clichy-la-Garenne (UAMC).
Par conséquent, 300 enfants se retrouvent également privés de leurs cours d’arabe et d’histoire islamique à Clichy. Soraya, 48 ans, fait partie de ces mères bénévoles peinées par l’expulsion prononcée à l’encontre del’UAMC. « Je suis tombée en larme devant les portes murées de notre local du 15 rue d’Estienne-d’Orves », a-t-elle déclaré samedi sur place. Ce local avait été inauguré en 2013.
Au sein de l’UAMC, une quinzaine d’heures de cours sont délivrées aux enfants et adultes. « Le rôle social et éducatif de notre association est important, autant pour les nouveaux arrivants que pour les plus jeunes. Nous considérons l’instruction religieuse comme un pont qu’on fait vers l’autre. Nos cours d’alphabétisation offrent un moyen d’intégration afin que le français devienne la langue d’échange à la place de l’arabe », soutient Soraya.
Exister en tant que citoyen compte pour ces bénévoles. « Nous sommes pour l’islam de France ou l’islam en France. Je ne parle pas d’un islam qui vient d’ailleurs », appuie le président de l’UAMC, Hamid Kazed. Il avance le chiffre de 2.000 pratiquants au sein de l’association cultuelle qu’il préside. Fatima Soufi, 59 ans regrette ce lieu qu’elle visitait « surtout lors du Ramadan mais aussi à chaque fin du mois de mars ». Cette année, elle ne pourra pas y venir partager son couscous avec les autres pour son rituel de deuil.
Des négociations difficiles. Rabiaa, membre active de l’UAMC, mentionne une reprise des discussions avec la mairie depuis le 7 novembre 2016, jour où le conseil d’Etat avait rejeté le pourvoi en cassation intenté par les deux associations et conforté la ville dans son bon droit. « Une délégation est partie mercredi matin à la rencontre du maire. Rémi Muzeau a réitéré une offre qu’il nous avait proposée en 2015. » Cela concerne l’installation d’un chapiteau provisoire. « Le maire se dit prêt à mettre à notre disposition cet équipement à proximité d’un autre lieu dédié à la culture et au culte musulman des Clichois, rue des Trois pavillons, pour une durée de six mois », annonce Rabiaa. Les membres de l’association pourraient, à nouveau, rejeter cette offre.
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Dimanche, d’autres associations rejoindront les manifestants de l’UAMC pour un grand rassemblement devant la mairie de Clichy.
Merci à Pythéas