Cette agression sexuelle a eu lieu en plein jour, dans une rue du quartier Saint-Seurin, vendredi.
C’est une jeune femme bouleversée qui a déposé à la barre devant la chambre des comparutions immédiates du tribunal correctionnel de Bordeaux, hier. Malgré son émotion toujours vive, Laura a tenu à se présenter face à son agresseur.
Avant vendredi dernier, Hans Gonekalo était un inconnu pour elle. Elle avait bien croisé quelques fois cet homme âgé d’une trentaine d’années dans son quartier, à Saint-Seurin, à Bordeaux. Il s’y était installé depuis peu. Elle avait bien entendu des voisins s’étonner du comportement parfois déroutant de ce trentenaire, qui passait ses journées à errer dans les rues. Mais rien ne lui laissait penser qu’il puisse l’agresser sexuellement. Ce fut le cas, vendredi, en pleine journée.
Il est 14 heures quand Laura rentre chez elle, après une journée de travail. La jeune femme marche dans la rue et n’est qu’à quelques mètres de son domicile quand elle croise la route de Hans Gonekalo. Il lui demande une cigarette. Elle refuse. « Ça m’a excité », lâche le prévenu depuis son box.
L’homme se jette sur elle, la bloque contre un mur, parvient à glisser une main sous son tee-shirt et tente de faire de même sous son pantalon. Alertée par les cris de la victime, une commerçante sort de sa boutique. « Ma cliente doit son salut à cette dame », souligne l’avocate de la partie civile, Me Marie Rémy. Les deux femmes se réfugient dans le commerce pour appeler la police. Hans Gonekalo revient à la charge, s’acharne sur la sonnette et tente de forcer la porte. « Pour m’excuser », affirmera-t-il devant les policiers qui l’interpellent, peu après.
Cheveux colorés coupés courts, l’homme au physique juvénile avance des arguments étonnants. Face au tribunal, il parle de Bordeaux, ville qu’il ne porte pas dans son cœur et où il vit depuis cinq ans, et semble sous-entendre que ce mal-être puisse avoir un lien avec son passage à l’acte. Vingt minutes avant l’agression de Laura, il avait tenté de tripoter une adolescente, dans le quartier.
Sociopathe et schizophrène, l’homme, sous curatelle, est suivi depuis des années. Jusqu’alors, il n’avait jamais fait parler de lui en ce sens. Malgré ses pathologies, l’expert-psychiatre estime qu’il avait tous ses esprits au moment des faits et n’exclut pas « une dangerosité potentielle en cas de non-prise de ses traitements ».
Une personnalité « inquiétante », considère le vice-procureur Géraldine Bouzard pour qui « si rien n’est fait, il recommencera ». Elle requiert une peine « lourde » : deux ans de prison dont un an avec sursis et maintien en détention. « La solution n’est pas une incarcération aussi longue mais une peine qui prenne compte de la fragilité sociale et psychologique de cet homme », réplique en défense Me Myriam Guendez.
Hans Gonekalo a finalement été condamné à un an de prison dont six mois assortis d’un sursis avec une mise à l’épreuve de deux ans. Celle-ci lui interdit d’entrer en contact avec la victime et de résider à Bordeaux, l’oblige à suivre des soins et à travailler. Le tribunal a ordonné son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles et son maintien en détention.
Sud-Ouest
Merci à Marie Salers