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Confrontée à la radicalité des « petits » candidats sur l’Europe ou le « système », la présidente du Front national s’est constamment retrouvée sur la défensive, analyse l’éditorialiste du « Monde » Françoise Fressoz.

Marine Le Pen n’est pas vaincue, mais elle a perdu une manche. Le débat entre les onze candidats à l’élection présidentielle, organisé mardi 4 avril sur BFM-TV et CNews, a tourné en sa défaveur. En une soirée, la présidente du Front national a perdu sa spécificité : elle n’a plus le monopole de la radicalité et du peuple, qu’elle prétendait imposer.

Cela résulte en partie d’un effet d’optique : les petits candidats étaient à la fête, ils ont mené la danse. Chaque prétendant bénéficiant du même temps de parole, quel que soit son poids dans les sondages d’intentions de vote, le téléspectateur a pu assister, quatre heures durant, à une surreprésentation de ceux qui contestent l’Europe, la finance, disent vouloir défendre la classe ouvrière et mettre à bas le système politique, si bien que la représentante du Front national, donnée favorite pour le premier tour, a singulièrement perdu de sa vigueur. Elle s’est retrouvée constamment sur la défensive, attaquée par ceux qui, comme François Fillon et Emmanuel Macron, contestent sa politique européenne, mais également débordée par ceux qui poussent le bouchon de la radicalité plus loin qu’elle.

Au chapitre européen, le moment le plus significatif a été lorsque François Asselineau, candidat de l’Union populaire républicaine – crédité de 0,5 % dans les sondages –, a affirmé sa détermination à sortir de l’Union européenne en activant, comme les Britanniques, l’article 50 du traité de l’UE. La présidente du Front national se donne, elle, six mois pour engager une négociation avec Bruxelles, avant de consulter les Français par référendum. Pour Asselineau, c’est clair, la candidate du Front national joue avec les mots. Contrairement à ce qu’elle dit, elle n’abandonnera jamais l’euro, puisqu’une nette majorité de Français y reste attachée. En un mot, elle bluffe.

Sans voix

Avant lui, Jean-Luc Mélenchon avait attaqué la présidente du Front national sur son abstention au Parlement…

Le Monde

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