C’est bien un mouvement identitaire. On observe que les revendications d’ordre matériel, comme celles sur les infrastructures, sont accompagnées de revendications liées au sentiment d’appartenance et à la construction de l’identité. Les grévistes mettent sur un plan d’égalité ces questions.
[…]Depuis le début de ce mouvement, on sent que la population guyanaise a envie d’appartenir à sa région sudaméricaine. Elle se dit : “On leur ressemble, on veut échanger avec eux.” C’est une identité que la Guyane a mise de côté pendant trop longtemps. Elle ne peut plus tourner le dos à ses voisins pour regarder vers l’Europe.
[…]Ce mouvement est unique car il rassemble toutes les composantes de la société guyanaise, traditionnellement très divisée et communautariste. Le “nous” et ce sentiment identitaire ont fait leur apparition en Guyane avec ce mouvement, et en opposition à la métropole
On sent bien que le mouvement n’est pas du tout indépendantiste. Les Guyanais réclament plus d’autonomie et considèrent qu’il faut mieux faire connaître la Guyane en France, mais ils ne sont pas en rupture au point de vouloir se séparer.
Merci à Jérémy Triboque