Etre une femme à Roubaix – Des Roubaisiennes craignent la tombée de la nuit. Un sentiment d’insécurité encore sous-estimé par les pouvoirs publics.
“En général, on ne se sent pas en sécurité. Il y a des quartiers où on ne se déplace pas seule et on évite de marcher dans les rues après 16 heures”, confie Coralie dans un sourire. Cette psychologue de 28 ans travaille à la mairie de Roubaix. Elle dresse le constat d’une ville peu sûre pour les femmes. Dans la rue, en milieu d’après-midi, de la musique forte s’échappe des voitures qui défilent à toute allure et le livreur de kebab en scooter use de son klaxon envers des jeunes filles. Devant des cafés du quartier de l’Alma, des groupes d’hommes stationnent. On les appelle “les teneurs de rue”, explique Lydia Guirous, ex-porte-parole Les Républicains. Féministe engagée, cette ancienne Roubaisienne connaît la ville dans ses moindres recoins : “Ce qui est pénible, ce sont ces hommes qui te passent au scanner. Vous avez l’impression d’être nue même si vous êtes en jean.”
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