Député du 18e arrondissement de Paris, Daniel Vaillant a déjeuné le 27 mars avec Bertrand Delanoë et a consulté Stéphane Le Foll, proche de François Hollande avant d’annoncer, jeudi 6 avril, son soutien à Emmanuel Macron dans un texte que Le Monde s’est procuré. L’ancien ministre de l’intérieur de Lionel Jospin regrette de ne pas avoir été investi par le PS dans la 17e circonscription dont il est le député sortant.
Vous appelez à voter à Emmanuel Macron. Pourquoi ce choix avant le premier tour ?
Daniel Vaillant : Je ne veux pas avoir à choisir entre François Fillon et Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. Je ne voudrais pas revivre un « 21 avril 2002 » quand, au soir de l’élimination de mon ami Lionel Jospin au premier tour de la présidentielle, il a fallu appeler à voter Jacques Chirac pour faire barrage à Jean-Marie Le Pen ! Je pense qu’Emmanuel Macron est le plus à même de nous prémunir contre une victoire de l’extrême droite.
Je fais aussi ce choix maintenant car je ne veux pas être confondu avec ceux – comme [le premier secrétaire du PS] Jean-Christophe Cambadélis ou Benoît Hamon – qui risquent de devoir appeler à voter pour lui après l’avoir critiqué pour finalement dire qu’il est préférable à Marine Le Pen. Contrairement à eux, je ne voterai pas Macron par défaut. Je suis sur la même ligne que mon ami [l’ancien maire de Paris] Bertrand Delanoë. […]
Serez-vous de nouveau candidat aux législatives ?
Redevenir député n’est pas existentiel. Mais j’ai 67 ans et je n’ai pas envie de rester sur le tarmac. Si Hamon est président de la République, je ne serai pas candidat. Si Macron est élu et qu’il arrive en tête dans ma circonscription, il ne faudrait pas qu’un candidat MoDem voire UDI profite de la dynamique présidentielle et gagne avec l’étiquette En marche !.
Pour éviter cela, il est envisageable que je me présente. Je veux tout faire pour garder la 17e circonscription à gauche. […]