Les Bouches-du-Rhône sont le premier département touché par la hausse des agressions relevée en 2016. Des chiffres à tempérer, au regard du nombre important de professionnels.
Deux huis-clos étouffants à quelques jours d’intervalle. “Chaque fois, je me suis retrouvé bloqué dans mon bureau, sous la pression d’un même homme exalté. Je ne savais pas comment ça allait finir”, confie, d’une voix blanche, ce médecin expérimenté exerçant, “avec passion”, dans un quartier déshérité du nord de Marseille. Trente ans d’engagement au quotidien, sans déroger à son serment. “Mais là, oui, j’ai cédé devant les menaces”, glisse le généraliste à trois ans de la retraite.
“Des histoires comme celle-là, des disputes à la limite de dégénérer pour une attente trop longue, un mot mal compris, un médicament refusé, enchaîne un confrère, basé au centre de Marseille, j’en ai entendu dans tous les quartiers et même en milieu rural. Les gens sont de moins en moins patients. Et les cabinets médicaux ne sont tout simplement plus sanctuarisés. J’ai peur, qu’à l’avenir, dans certaines zones, un médecin partant à la retraite ne soit plus remplacé et qu’on se retrouve avec d’importants déserts médicaux.”
Pour preuve : selon les chiffres que vient de publier le Conseil de l’ordre, 968 incidents ont été signalés par des praticiens en 2016, dont 32 % ont fait l’objet d’une plainte. Un record depuis la création de cet observatoire, en 2003. Plus qu’une violence accrue, estiment les auteurs, la conséquence d’une meilleure déclaration de la part des médecins.
Merci à Lilib