En Malaisie ou à Hong Kong, en Thaïlande ou à Singapour, des internautes des pays d’Asie du Sud-Est s’étonnent, images à l’appui, de voir émerger un nouveau phénomène dans leurs pays : des touristes blancs font la manche dans les rues de leurs villes… afin de financer leur voyage. Certains jugent ce comportement étrange, mais d’autres s’indignent carrément de ce manque de respect.
Ils ont hérité du surnom de “begpackers” (un jeu de mot dérivé du terme “backpackers”, qui désigne les voyageurs avec de gros sac à dos, le verbe “to beg”, qui signifie “mendier” en anglais). Ces jeunes touristes occidentaux ont en général entrepris de longs voyages avec souvent un budget limité et se retrouvent incapables de poursuivre leur route. Et du coup, certains n’hésitent pas à jouer de la musique dans la rue ou à vendre des babioles pour financer la suite de leur voyage en Asie, autour du monde, ou leur billet de retour chez eux.
Ces jeunes gens ne semblent pourtant pas être dans le besoin : ils ont un appareil photo sophistiqué, un amplificateur… Une des raisons pour lesquelles la scène n’a pas manqué d’interpeller Maisarah Abu Samah, la jeune Singapourienne qui a pris ces photos :
J’ai été très étonnée, c’est la première fois que je vois ça. D’abord, chanter ou vendre des babioles dans la rue est soumis à une réglementation très stricte à Singapour, ce qui rend la chose rare. Ensuite, on voit plutôt ces gens dans le centre-ville et pas dans la station de bus d’un quartier où vivent plutôt des classes moyenne, comme c’est le cas ici. Et puis surtout, je n’avais pas jamais vu des Blancs faire ça !
Pour nous, c’est très bizarre, on ne comprend pas qu’on puisse demander de l’argent aux autres pour voyager. Mendier n’est pas un acte très valorisant, ceux qui le font sont vraiment dans le besoin : c’est pour acheter de la nourriture, payer leur scolarité ou celle de leurs enfants, rembourser des dettes… Mais pas pour quelque chose qui est considéré comme un luxe !
(…) Les Observateurs