Fdesouche

Dans une tribune au « Monde » intitulée «Ce 7 mai 2017, quand Marine Le Pen a été élue», l’écrivain franco-marocain imagine un certain soir de second tour, une fois le Front national victorieux. Et estime que la résistance est possible.

Nous n’oublierons jamais ce dimanche 7 mai 2017, soir funeste, où à 20 heures précises l’image de Mme Le Pen s’est lentement affichée sur tous les écrans de France. Nous nous sommes regardés, nous n’avons pas voulu y croire, les sondages se trompent si souvent, et puis le peuple de France est assez averti. On se disait : « il ne ferait pas ça ! ». […]

La démocratie est ainsi. Elle accouche de temps en temps d’aberrations.

C’est que nous avons oublié de définir et d’enseigner les valeurs de la démocratie, qui n’est pas une simple technique de chiffres. Le geste de voter n’est qu’une partie de l’acte démocratique, encore faut-il voter pour des valeurs de progrès, d’humanisme, de solidarité, de fraternité. Or, ce soir, une partie des Français ont voté contre ces valeurs. Ils sont sans doute satisfaits. […]

L’immigration et l’islam, thèmes vendeurs durant la campagne électorale se retrouvent en même temps sur la table. Alors, par quoi commencer ? Fermer des lieux de culte ? Expulser des immigrés au chômage ? Faire la chasse aux réfugiés en détresse, retirer la nationalité à ceux qui l’ont acquis par le droit du sol ? Persécuter les femmes voilées (foulard sur la tête, pas de burqa) ? Instaurer la préférence nationale partout, y compris dans les métiers que tant de Français répugnent à faire ? Vaste programme. Alors ils opteront pour le repli et la fermeture. Plus d’espace Schengen. Des frontières bouclées sous contrôle permanent. Ils en profiteront en même temps pour organiser un référendum dans le but d’annuler l’abolition de la peine de mort. […]

Le Monde

Fdesouche sur les réseaux sociaux