Reporter de guerre, prix Albert Londres, la journaliste Anne Nivat est parti sillonner six villes moyennes de la France périphérique, d’où elle a tiré un livre reportage édifiant sur les angoisses françaises.
Patrick, électeur FN de Lons-le-Saunier, dit au sujet des Maghrébins: «La réponse, c’est qu’on n’en veut pas!». Tandis qu’Hassan, dans la même ville, dit: «Chez les rebeus, on parle que des racistes, chez les racistes, on parle que des rebeus». Avez-vous le sentiment d’avoir rencontré deux France irréconciliables?
Toutes ces villes moyennes de France ont des quartiers où vivent des immigrés de la seconde ou troisième génération, qui sont Français. Certains d’entre eux restent tiraillés entre leur citoyenneté française et leurs origines, mais pas tous. Ce sont deux France qui n’ont pas envie de se voir. J’ai vraiment senti que les gens n’avaient pas envie de se mélanger. La peur de l’autre est mutuelle, elle opère au même niveau d’intensité des deux côtés. Deux France se regardent en chien de faïence, cultivant réciproquement LES stéréotypes. Dès que ces France font connaissance, se mélangent, il y a moins de peur, moins de dénigrement.
(…) Le Figaro