Dans une tribune au « Monde », l’essayiste Thierry Wolton explique que les démocrates doivent se méfier du populisme « rouge-brun » de la candidate frontiste et du leader de La France insoumise, même s’il est vain de comparer Marine le Pen à Hitler et Mélenchon à Staline.
Le réveil, le 7 mai 2017, pourrait être, lui aussi, douloureux, comme l’a été le coup de tonnerre du 23 août 1939, avec toujours la démocratie en dindon d’une sinistre comédie.
Le 23 août 1939, l’Allemagne et l’Union soviétique, signaient le pacte germano-soviétique. [NDLR]
La perspective de voir Marine Le Pen accéder au second tour de l’élection présidentielle, pis celle plus douteuse que la candidate du Front national soit élue le 7 mai prochain, offre une belle opportunité à Jean-Luc Mélenchon : le danger «fasciste» permet de relativiser l’avancée «gauchiste», le mal absolu sert à escamoter le mal relatif. […]
Il ne reste que trois « grands » candidats pour défendre, chacun à leur façon, les valeurs qui font de cette terre d’Europe un havre de paix et de bien-être, assailli il est vrai mais encore ouvert, par les voix de Hamon, Macron et Fillon. Aujourd’hui, à la vue des sondages, les extrêmes frôlent les 50 % de l’électorat, ce qui est déjà une défaite pour le camp de la démocratie. […]
Les élucubrations révolutionnaires agitées par le candidat de La France insoumise inquiètent bien moins que la préférence nationale, cheval de bataille de la France bleu Marine. […]
On sait qu’en cas de non-qualification de Mélenchon au second tour, une partie de son électorat rejoindra celui de la France bleu Marine, et qu’une autre partie refusera de soutenir le tenant du capital, selon le cliché, resté en lice. […]