Rue Félix-Faure, David entrouvre sa porte d’entrée, regarde à gauche puis à droite, au cas où nous serions suivis. Depuis des mois, David et Karine Herf vivent dans l’appréhension. Le couple nous accueille autour d’un café et d’un tas de plaintes, mains courantes, lettres au préfet, à la mairie… Que des conflits de voisinage, avec deux familles qui leur pourrissent la vie, ou plus exactement « deux garçons, une fille et leurs copains », une bande de jeunes dont la plupart sont mineurs.
« Dès que je sors, je me fais insulter, et parfois frapper »
La liste des griefs est longue : « Ils se moquent de nos filles parce qu’elles sont trisomiques, ils les appellent les mongoles. Ils leur ont déjà jeté de la terre, ou même craché dessus… Elles auront trois ans en juillet. » Ou encore, raconte Karine : « Dès que je sors, je me fais insulter, et parfois frapper. La dernière fois, je rentrais de chez le coiffeur, la jeune fille est arrivée et elle m’a frappée. Il y a deux semaines, on était en confrontation au commissariat de La Madeleine, je me suis fait insulter tout le long. »
Une prise de conscience ?
David ajoute : « La boîte aux lettres, c’est la cinquième qu’on change… en deux ans ! Le soir, ils font du bruit avec leurs scooters mais, dans la rue, personne n’ose rien dire, tout le monde a peur. Les gens n’osent pas appeler la police. » Le couple vit « un enfer. On est dans une spirale. Ils sont locataires et nous propriétaires, vous vous rendez compte ? C’est nous qui allons être obligés de déménager… On se croirait à Chicago, ou dans le Bronx ».
(…) La Voix du Nord