Trois ans de prison dont huit mois avec sursis pour « l’ensemble de son œuvre ». C’est la peine infligée mercredi par le tribunal correctionnel de Compiègne à Hakim Baroudi. Cet homme de 31 ans, au chômage, comparaissait pour un chapelet de délits : trafic de stupéfiants en récidive, violences et détention d’arme.
Tout démarre le 19 mars. Ce soir-là, il est au volant de sa Renault Twingo. Son comportement intrigue une patrouille de la police municipale de Compiègne qui le prend en chasse et le somme de s’arrêter. Une course-poursuite s’engage, le conducteur fait une marche arrière, percute les policiers et tente de s’enfuir. Vite rattrapé, les forces de l’ordre trouvent sur lui 50 g d’héroïne et 1 500 € en liquide. Dans le coffre, ils découvrent 1 kg de résine de cannabis. Hakim Baroudi le reconnaît, il est bien dealeur. « J’ai 5 000 € de dettes de jeu, PMU et parties de poker. C’est comme ça que je comptais rembourser mes créanciers. »
S’il reconnaît ces faits, il ne se souvient, en revanche, pas de l’affaire de violences de janvier 2016. Une procédure était pourtant bien ouverte à son encontre à ce sujet. Le tribunal en a donc profité pour juger l’affaire. Embrumé par l’alcool consommé en trop grande quantité, il ne se rappelle plus avoir tabassé un homme avec un cric de voiture le soir du 10 janvier 2016 à la sortie d’un bar. « Vous avez donné un coup de poing à un homme qui est tombé dans les pommes et frappé un autre avec votre cric. Cette victime a quand même eu 15 jours d’incapacité temporaire de travail », détaille Pascal Cladière, le président du tribunal.
Le tribunal a aussi profité du procès pour juger la détention d’arme du 15 février 2014. A ce sujet encore, Hakim Baroudi botte en touche. Que faisait ce revolver 357 Magnum et ses douze cartouches chez lui ? « Je les avais trouvés dans le local poubelle de mes parents. » « C’est dingue ! commente le juge. A Compiègne, on trouve des kalachnikovs dans des buissons, de l’héroïne dans les bois… »
En plus de sa condamnation à de la prison ferme, Hakim Baroudi devra se soigner, trouver un travail ou une formation, indemniser les victimes et ne devra plus paraître à Compiègne pendant une durée de cinq ans. Les scellés ont également été confisqués.