A l’avant-veille du premier tour de l’élection présidentielle, Philippe Martinez dresse un « bilan négatif » du quinquennat de François Hollande. Le secrétaire général de la CGT rappelle «l’opposition résolue» de sa centrale au Front national (FN) tout en reconnaissant que «les idées d’extrême droite traversent aussi les syndiqués» cégétistes.
[…]On arrive à la fin du quinquennat de François Hollande. A vos yeux, son bilan est-il toujours globalement négatif ?
Il est négatif. On peut même enlever le « globalement ». […] Quand on est fier de son bilan, et qu’on le juge positif, on n’a pas peur d’aller devant les électeurs.
N’y a-t-il aucun point positif ?
Il a eu le courage d’affronter quelques questions sociétales. Je pense au mariage pour tous. Mais la mise en débat de la déchéance de nationalité a montré que, y compris sur des enjeux sociétaux, le bilan est plus contrasté. Un certain nombre de valeurs de la gauche se sont écroulées durant ce quinquennat.
Vous avez confirmé que vous ne donnerez pas de consigne de vote pour l’élection présidentielle sauf pour faire barrage au FN. Si Marine Le Pen est au second tour, appellerez-vous à voter pour le candidat qui sera en face d’elle ?
On est en réflexion. Personne ne peut contester l’opposition résolue de la CGT au FN. Mais il ne faut pas exonérer les politiques, surtout quand ils chassent sur ses terres, par exemple en stigmatisant l’étranger, de leurs responsabilités dans la montée du parti frontiste. […]