Depuis la victoire aux primaires de son parti au mois de janvier, Benoît Hamon subit la désintégration du bloc socialiste et voit son nombre de soutiens diminuer tout autant que sa côte dans les sondages. Mais s’il a été trahi par toute un pan du PS, une source en interne raconte que le candidat à la présidentielle est également victime de son entourage.
(…)
Les coups de couteau dans le dos et la montée en puissance de Jean-Luc Mélenchon, grand vainqueur statistique des deux débats, semblent avoir eu raison de la candidature de l’éphémère ministre de l’Education Nationale. Mais en interne, des voix s’élèvent pour dénoncer une campagne désorganisée, et polluée par l’entourage proche du candidat. Un ancien collaborateur de la campagne que nous avons pu rencontrer livre son témoignage.
(…)
“Quand on a senti que François Hollande ne serait pas candidat, il y a eu comme un appel d’air, avec beaucoup de possibilités qui se sont ouvertes. Mais elle s’est ensuite déroulée n’importe comment, avec beaucoup d’irrégularités… On n’a pas respecté les militants.“, dénonce aujourd’hui un ancien collaborateur de la campagne. Pire encore, c’est la gestion de l’après-victoire et l’incapacité à faire l’alliance avec les différents courants de gauche qui a posé problème au moment de constituer l’équipe de travail.
(…)
“C’est quand même curieux de voir le candidat du revenu universel structurer sa campagne avec des strates si fermées, séparant clairement les différentes hiérarchies, avec les têtes pensantes tout en haut du bâtiment à des étages auquel certains d’entre nous ne pouvaient même pas accéder. C’était très vertical et donnait l’impression d’un clan assez fermé autour de lui.”, source anonyme
Un clan fermé, avec une influence forte: présents très souvent à ses côtés et responsables d’une bonne partie des idées fortes de Benoît Hamon, Julia Cagé et Thomas Piketty apparaissent pour cet associé comme des “marionnettistes” dans le dos du représentant du PS. “Rien que pendant le débat, ça s’est vu. Julia Cagé qui se tenait derrière lui semblait le juger, et approuver ou non ce qu’il disait.“. Avec un comportement envers les militants qui ne plaît pas à tous: “On sentait parfois un certain mépris. Ils donnaient plutôt l’impression de penser à leur carrière, à se placer pour une éventuelle suite.“. Cependant, Julia Cagé et Thomas Piketty ne participaient pas au conseil politique du candidat.
(…)
Selon notre contact, une partie du PS reproche encore à Benoît Hamon son départ précipité du ministère de l’Education Nationale suite à un désaccord politique et le bilan mitigé de sa successeuse et soutien Najat Vallaud-Belkacem au sein de l’électorat enseignant. “C’est aussi pour cela qu’il n’a pas été très bon sur les sujets concernant l’Education Nationale pendant cette campagne. Il n’a pas vraiment assumé ce bilan, et les réformes lancées ont été perçues comme brutale.“.
(…)
Merci à Mandarine
