A Béthune, dans le Pas-de-Calais, les habitants ont placé Marine Le Pen largement en tête. […] Avec 27,76 % au premier tour, la candidate du FN a viré en tête dans la ville devant le candidat d’En marche (20,9 %). […]
Ras-le-bol de quoi ? «Les immigrés, ils arrivent, ils ont toutes les aides sociales, alors que nous, on paye tout et, à la fin du mois, il nous reste plus rien. Moi, je gagne 300 à 400 euros, et encore, quand ça fonctionne.» Une autre exposante entre dans la conversation. La femme, blonde, coupe au carré, abonde : «Avec moins d’immigrés, en France, on aurait plus de travail. Et puis l’insécurité… Vous vous rendez compte ? Y a un attentat toutes les semaines.» On prend congé : «Je vous laisse travailler.» «Oh, de toute façon, y a pas de travail.»
Entre les stands, rue Sadi-Carnot, trois promeneurs. Deux femmes (Armelle et Cathy) et un homme (Jacques) devisent. «Ça va être la guerre.» La quoi ? «Je connais des gens, ils viennent, ils partent plus, et ils parlent leur langue. Mais on est en France !» lance le type. «On devient racistes», avoue Cathy. L’autre : «Moi, je suis plus que raciste, je suis au-delà. Tout ce qui est pas français, je les dégage, je peux pas les saquer. J’attends une bonne guerre et puis c’est tout !»
[….] «Y a trop d’immigrés, il faut fermer les frontières. Ils profitent du RSA et l’insécurité est totale. Les gens ont une peur bleue de sortir de chez eux.» Une copine prend le relais : «C’en est encore un qui a buté le flic l’autre jour.» Encore un quoi ? «Un Algérien, ils veulent prendre le pays.» On leur fait remarquer que l’une d’elles porte des babouches : «C’est fini les charentaises ?» Réponse : «Ah non, les babouches, c’est que pour faire le ménage.» Sa copine la coupe : «Moi, j’ai dit à mon fils : s’il ramène une Arabe, elle rentre pas chez moi.» Fin de la discussion. […]