Au QG d’En marche ! à Londres, le 23 avril au soir, on trouvait des étudiants, des employés de start-up et (beaucoup) de financiers, constate le correspondant du « Monde » Eric Albert dans sa chronique.
La salle du bar du Square Pig est pleine à craquer et tout le monde s’agglutine pour essayer d’apercevoir l’écran géant au fond de la salle. A l’apparition d’Emmanuel Macron à la télévision, les chants fusent. « Macron, président, Macron, président. » […]
En Angleterre, Emmanuel Macron a réalisé un raz-de-marée électoral, en récoltant 51,4 % des suffrages, loin devant le candidat de la droite, François Fillon, qui tourne à 25 % environ. Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, était à 11 %, et la prétendante du Front national Marine Le Pen à moins de 3 %. […]
Beaucoup de ces Français qui vivent l’expatriation se sont retrouvés dans la vision d’En marche ! de la mondialisation assumée, qui conjugue libéralisation économique et sociétale, sorte de blairisme qui ne dit pas son nom. Pour ces gens qui vivent souvent à Londres depuis longtemps, et qui regardent avec inquiétude les difficultés qui s’accumulent de l’autre côté de la Manche, le candidat à la présidentielle est apparu comme naturel. Conscient de ce terreau fertile, M. Macron est venu à trois reprises dans la capitale britannique depuis un an. […]
Au Square Pig, l’âge moyen des militants en cette soirée électorale tourne autour de la trentaine d’années. On trouve des étudiants, souvent en économie ou en droit, des employés de start-up et des financiers. Beaucoup de financiers. A commencer par M. El Harrar, qui dirige la cellule britannique d’En marche !, qui est courtier à Exane BNP Paribas. Il y a aussi Karim Moussalem, ancien de Goldman Sachs, qui a désormais monté son propre fonds d’investissement. […]
Mais la majorité des militants présents au Square Pig demeure issue des déçus de la droite. Sasan Mahdian, 32 ans, qui travaille pour un grand cabinet d’audit, a voté pour Nicolas Sarkozy en 2007 et 2012. Mais tout le séduit chez M. Macron : «Sa jeunesse, son histoire, le fait qu’il soit un ancien banquier…» Londres, l’un des seuls endroits où l’électorat français mette en avant l’expérience bancaire.