Le maire de Béziers Robert Ménard, proche du Front national, a été condamné ce mardi à 2 000 euros d’amende pour «provocation à la haine et la discrimination» pour avoir tweeté, en septembre 2016, une photo de classe constituant selon lui «la preuve la plus éclatante du #GrandRemplacement en cours. Il suffit de regarder d’anciennes photos de classe.» Il est aussi visé pour avoir déclaré sur LCI le 5 septembre : «Dans une classe de centre-ville de chez moi, 91% d’enfants musulmans. Évidemment que c’est un problème.»
À l’audience, l’ancien président de Reporters sans frontières, élu avec le soutien du Front national, avait reconnu ses propos, tout en affirmant « ne pas comprendre » en quoi ceux-ci « posaient problème » : « Chaque fois que je m’emploie à décrire la réalité, ce n’est pas pour stigmatiser mais trouver des solutions à des questions difficiles », avait-il expliqué.
Le tribunal correctionnel a également accordé entre un euro symbolique et mille euros de dommages et intérêts et mille euros de frais de justice à sept associations antiracistes parties civiles, dont la LICRA, le MRAP, la Ligue des droits de l’Homme, SOS racisme et la Maison des potes. L’avocat de Robert Ménard avait plaidé la relaxe en appelant le tribunal à ne pas prononcer «une peine de mort de la liberté de penser». Robert Ménard va faire appel.