Tribune de Christian Delahaye (Chargé d’enseignement au Theologicum, faculté de théologie de l’ICP, professeur au centre d’études théologiques de Caen).
Les évêques ont donc confirmé leur renoncement à combattre le Front national en laissant nombre de leurs ouailles libres de voter et de faire voter Le Pen. Leur choix est d’autant plus remarquable qu’ils sont les seuls responsables confessionnels français à ne pas appeler à voter contre la candidate FN.
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Dès avant le premier tour, le Conseil national de l’Eglise protestante unie de France alertait « contre la catastrophe en train de se nouer avec le discours national et xénophobe de l’extrême droite » ; depuis dimanche 23 avril, toutes les confessions sont à l’unisson de cette alerte religieuse anti-FN : le CFCM (Conseil français du culte musulman), qui dénonce « les démarches d’exclusion » et appelle à un vote Macron « large », la Grande Mosquée de Paris et la Fédération nationale musulmane, qui appellent à voter « massivement » Macron, le grand rabbin de France, qui appelle « tous ceux qui croient et espèrent en la France à voter Macron, qui porte l’espérance de fraternité », le CRIF, l’UEJE et toutes les organisations juives de France, qui appellent à « faire barrage au FN ».
Les évêques sont seuls à faire honte aux fondamentaux de l’Evangile, l’accueil de l’étranger et la fraternité. Dans une société plurireligieuse où le catholicisme reste de loin la première tradition, si Marine Le Pen accède à l’Elysée, elle pourra leur dire un grand merci. Cathos gratias !