Le maire (PC) Laurent Russier organisait ce lundi 1er mai un « apéro citoyen » contre le Front national. Dans la ville où l’abstention a atteint 33,64 % au premier tour, la mobilisation des électeurs reste incertaine.
« Si elle est élue, je fais ma valise !», lance d’un ton déterminé Violette, 69 ans. Elle, c’est Marine Le Pen, qui fait si peur à la retraitée d’origine haïtienne. Alors Violette, qui votera Macron, se hâte vers le parvis de l’hôtel de ville de Saint-Denis. En ce lundi 1er mai, elle se rend à « l’apéro citoyen » organisé par le maire (PC) Laurent Russier, dont elle a reçu l’invitation dans sa boîte aux lettres.
[…] Laurent Russier, ceint de son écharpe tricolore, appelle à se mobiliser et «à voter Emmanuel Macron. Je l’ai combattu quand il était ministre de l’Economie et qu’il a inspiré la loi El Khomri, lance-t-il face à la foule. Mais il y a un danger plus grand encore : Marine Le Pen. Dimanche, on ira voter Emmanuel Macron en se pinçant le nez.»
Raphaël, militant communiste, est venu parce que « c’est important de ne pas banaliser le Front national». Mais il ne se résoudra pas à voter Macron, responsable à ses yeux, comme d’autres, de la montée de l’extrême-droite : « Il ne s’est pas attaqué aux racines du mal, en laissant les plus défavorisés dans la précarité. Et puis, voilà trente ans qu’on nous promet le droit de vote des étrangers sans l’accorder. Ca, ça aurait été une réponse à la montée du FN… » […]
A quelques kilomètres de « l’apéro citoyen », dans le quartier pavillonnaire voisin de l’hôpital Delafontaine, on croise des électeurs… désabusés. […] A la sortie du café « Aux Champs de courses », la discussion est animée entre fumeurs : « Elle peut passer, Marine Le Pen ! Elle arrive à gagner des gens qui ne sont pas racistes, mais qui ne veulent plus du système», assure l’un d’eux. « C’est comme si Hitler arrivait au pouvoir ! Marine Le Pen, c’est zéro ! », s’emporte un petit homme au visage émacié.