En 2007, Elizabeth (le prénom a été modifié) votait Ségolène Royal. Dix ans plus tard, la jeune prof de 29 ans a adhéré à un collectif d’enseignants proche du FN. Une rencontre de la série #FrançaisesFrançais du journal Le Monde.
Lorsque, après les attentats, un élève a pris la parole pour dire « que l’islam est une religion de paix et de tolérance », l’enseignante lui a répondu « que ça dépendait des sourates du Coran qu’on choisissait ». Il n’a rien répondu.
Elle en mettrait sa « main à couper ». Si elle disait qu’elle vote Marine Le Pen, plus grand monde ne lui adresserait la parole en salle des profs. […]
Sa « conversion » est aussi le fruit de discussions en famille et de lectures conseillées par son père, comme celles de Renaud Camus et d’Alain de Benoist, écrivain et intellectuel proches de l’extrême droite. Dans sa famille, tout le monde vote Le Pen. Son père, prof lui aussi, sa mère, infirmière, son frère, psychologue. Tous fonctionnaires. Alors ça l’agace quand des amis lui rétorquent que les gens cultivés ne devraient pas voter FN». L’autre jour, à un dîner, elle a osé faire part de ses idées, «pour une fois». C’était à propos des musulmans, dont elle estime «le modèle de société incompatible avec notre civilisation». La réaction fut vive, le malaise aussi. « La discussion n’est pas possible, déplore Elizabeth. On est tout de suite taxé d’intolérance et de racisme. » […]
Elizabeth supprimerait le nouvel enseignement moral et civique (EMC), mis en place en 2015. Ou n’en garderait que le volet civique. Une discipline qui prouve selon elle «que les programmes sont une manière de passer de la propagande». Elle montre un chapitre intitulé Avoir une identité. Il s’appuie sur l’exemple du chanteur anglo-libanais Mika et évoque ses origines, son homosexualité, ses difficultés scolaires… «Quel beau modèle, n’est-ce pas?, s’exclame-t-elle, ironique. Je suis là pour former de futurs citoyens français. Là on prend un personnage qui a une double-nationalité, donc pas d’identité nationale. C’est volontairement orienté vers le multiculturalisme, la soi-disant tolérance à outrance». […]
(Merci à Valdorf)