Parce qu’ils aimaient le personnage, son programme, sa campagne. Ils attendent désormais que le chômage diminue, que la vie politique se renouvelle, que le clivage droite-gauche finisse de s’effilocher. “L’Obs” est allé à la rencontre des électeurs d’Emmanuel Macron suffisamment conquis pour venir faire la fête sur l’esplanade du Louvre au soir du second tour. Qu’espèrent-ils du quinquennat qui vient ? Sont-ils cet agrégat de bobos et de start-uppeurs que l’on décrit parfois ? Qui veulent-ils voir comme Premier ministre ? Portraits de macronistes en fête.
Cyril, 27 ans. Développeur et restaurateur. Il vit à Fontainebleau.
« J’ai suivi Macron quasiment depuis le début. Avant lui, je votais à droite, en ayant le cœur à gauche. » […]
« Sa com a été à chier. Mais lorsqu’on voit les chiffres réels, ce n’est pas si pitoyable. »
Marina et Tom, 21 ans. Elle est étudiante en histoire de l’art, lui en droit et science politique, à Paris.
« Nous sommes plutôt du centre droit, tous les deux parisiens, “born and raised”. Ce qui nous a plu, c’est le renouveau, la jeunesse, le fait qu’il parle d’Europe. J’ai fait Erasmus, je pense à ma mère italienne, au fait que cela fait 70 ans qu’il n’y a pas eu de guerre sur le continent – ce qui est extraordinaire quand on étudie l’histoire –, qu’on puisse circuler d’un pays à un autre. »
Gisèle et Olivier, 64 et 56 ans. Elle est retraitée de l’Inspection des impôts. Son mari, Olivier, est fonctionnaire. Ils vivent entre Paris et le sud de la France.
« Nous avons commencé à nous intéresser à En Marche ! dès le lancement du mouvement, au printemps 2016. Mon mari votait à droite, je votais à gauche, nous avons été séduits par le positionnement centriste d’Emmanuel Macron. Nous avons fait des dons et suivi la construction du programme en appréciant la liberté de ton au sein du mouvement. »
Augustin et Roméo, 19 et 20 ans. Etudiants en médecine à Paris.
Le cœur du macronisme, c’est le centrisme, l’idée qu’il faut construire des compromis, discuter, accepter qu’on n’est pas forcément d’accord avec tout, mais qu’il faut faire place à des idées des deux camps sans les disqualifier a priori en les assignant à droite ou à gauche. »
Julie, 39 ans. Consultante indépendante en ressources humaines, à Paris.
J’ai voté par le passé pour Nicolas Sarkozy. Là, je ne voulais pas voter pour François Fillon. J’ai donc voté pour Emmanuel Macron par défaut, puis je me suis intéressée à son programme et au bonhomme. Et je me suis surprise à être assez convaincue. »
Clément, 26 ans. Consultant en organisation, à Paris.
« Je travaille pour un cabinet de conseil. Je suis des boîtes qui se confrontent à la révolution numérique : Macron a montré qu’il est l’un des hommes politiques français qui comprend le mieux ces enjeux. J’ai toujours été électeur de gauche, plutôt PS. Lorsque nous avons commencé à le suivre avec ma compagne, nous n’imaginions pas qu’il serait au second tour. »