Le mois de juillet 2015 avait été brûlant dans le quartier Saint-Jean de Beauvais. Feux de véhicules, de poubelles, pompiers caillassés… De nombreux actes de violences urbaines avaient touché cette zone sensible de la ville-préfecture. Mardi, le tribunal correctionnel de Beauvais a condamné Samba Diarra et Oumar Dieng à neuf et quatre mois de prison ferme pour l’un de ces actes.
Âgés respectivement de 21 et 20 ans, ils ont été reconnus coupable d’avoir vandalisé et tenté d’incendier un véhicule banalisé de la brigade anticriminalité.
Les faits remontent à la nuit du 14 juillet 2015. A 2 heures, les policiers sont appelés en soutien des pompiers, en intervention sur un incendie. Dix minutes plus tard, ils aperçoivent trois jeunes en train de dégrader leur véhicule. L’un saute sur le capot tandis que le deuxième donne des coups de pierre dans les portières et les ailes.
L’arrivée des policiers provoque la fuite des vandales. A proximité de la voiture, les forces de l’ordre retrouvent une bouteille remplie d’hydrocarbure et une dizaine de pierres. Une policière identifie Samba Diarra. Le jeune l’avait draguée un peu plus tôt dans la soirée. Quant à Oumar Dieng, c’est son maillot de l’équipe de football de Barcelone qui permettra à la police de faire le rapprochement. A la barre, les deux hommes ont formellement nié les faits. « On n’aurait pas fait ça après avoir parlé à une policière, assurent-ils. Il y a des caméras partout. Vous verrez que ce n’est pas nous, même si on était dans le secteur. » Problème, les caméras n’ont pas enregistré les auteurs des faits. « Il n’y a aucune preuve directe, souligne Me Varin, avocat de la défense. On n’a pas retrouvé les empreintes ou l’ADN des prévenus sur la bouteille ou sur les pierres. Tout repose sur les propos de la policière. » Un témoignage suffisant pour que le tribunal condamne les prévenus.