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Article de Zineb Dryef, journaliste au Monde, sur ces jeunes qui “affichent leur religion avec fierté”. Et regardent parfois la laïcité comme un objet non identifié.

En 2008, seuls 34 % des 18-29 ans se rattachaient à une ­religion, contre 53 % aujourd’hui (sondage OpinionWay pour «La Croix»).

Le mouvement anti-Mariage pour tous a ravigoté une frange des catholiques, le halal et la pratique du ramadan se banalisent et s’exposent, l’industrie de la mode a rafraîchi voiles, croix et chapelets.

Il y a ce passage dans Le Royaume (P.O.L, 2014), quand Emmanuel ­Carrère raconte combien sa foi l’encombre. Il a alors 30 ans. Il se sent subitement «touché par la grâce», expression qui rétrospectivement l’embarrasse, il fréquente assidûment les églises, il prie frénétiquement. Il plonge trois années durant dans la dévotion et le mysticisme. […]

On est à la fin XXe siècle. La grande époque du recul du religieux, toutes les études et enquêtes d’opinion l’affirment alors : les églises sont vides, les jeunes ne croient pas, leurs parents guère plus qui ne transmettent pas leur héritage religieux, ou si peu. On dit que le bouddhisme et les philosophies new age sont venus remplacer le monothéisme occidental. On attend la fin du siècle et la ­réalisation de la prophétie apocryphe d’André Malraux : « Le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas. » […]

Le Monde

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