Alors que les prix de l’immobilier crèvent les plafonds à Paris intra-muros, des élus locaux du 93 délivrent les permis de construire au compte-gouttes, par peur de bousculer les équilibres politiques. La situation change, mais lentement et non sans résistances locales, à gauche comme à droite. La classe moyenne, voilà l’ennemi.
Île-de-France, terre de contraste. Partir de Paris et franchir le périphérique en direction de l’est, vers la Seine-Saint-Denis, c’est changer de planète. Même le plus distrait des voyageurs le note, la densité de population semble chuter brusquement. Impression confirmée par les chiffres de l’Insee. De 21 000 habitants au kilomètre carré à Paris, on tombe à 13 000 dans les communes limitrophes, Pantin, Montreuil ou Aubervilliers, pour chuter à 7 500 à Romainville ou Bobigny. Moins qu’à Grenoble ! Situation déroutante. Paris est plein comme un œuf, le mètre carré frôle les 7 000 € dans les quartiers présumés populaires. […]
Toutefois, un autre facteur, généralement passé sous silence, explique aussi la situation actuelle. Pendant des décennies, des élus locaux de la ceinture rouge ont délibérément organisé la paupérisation de leur commune, dans le but de préserver les équilibres politiques en place. «À quelques exceptions près, les maires communistes ont bloqué l’évolution naturelle de la Seine-Saint-Denis», résume Francis Dubrac, président du Medef 93 Ouest. Ce patron du BTP travaille en bonne entente avec des mairies de tout bord. […]
Leur hantise : connaître le sort fatal de Levallois-Perret, la balkanysation ! Qui se souvient que le fief des époux Balkany était communiste jusqu’en 1983 ? Le basculement à droite a totalement modifié sa sociologie. Patrick Balkany a délivré des permis de construire à la chaîne. Aujourd’hui, Levallois-Perret la bourgeoise est la commune de France qui affiche la densité de population la plus haute : 25 000 habitants/km2. Quatre fois plus que Bobigny la populaire ! […]
Merci à Man from Dystopia