Au tribunal d’Amiens, les affaires de parachutages à la maison d’arrêt sont très courantes. Il s’agit de ces gens qui jettent des colis par-dessus l’enceinte de la prison d’Amiens, à destination des détenus. Ce mardi, les juges se sont penchés sur une affaire de ce type, qui a failli se terminer en drame.
Le 5 avril 2015, des policiers de la brigade anticriminalité surprennent trois jeunes hommes en train de jeter des colis. Ils veulent procéder aux interpellations mais les suspects remontent en voiture, et son conducteur fonce sur un policier qui est percuté. Un des fonctionnaires ouvre le feu en direction de la voiture qui prend la fuite. Un des suspects est interpellé sur place.
Abdelkader Zemmour, 24 ans, était l’un des lanceurs de colis, et passager arrière de la voiture. Il est atteint d’une balle. Des complices le font monter dans une autre voiture, et ils arrêtent des pompiers dans la rue pour qu’il soit pris en charge. Le blessé sera très rapidement identifié par les enquêteurs.
Devant les juges, ce mardi, Zemmour reconnaît les faits, tout comme Najim Crehen, 24 ans, l’autre homme qui a jeté des colis. Mustapha Bouazzaoui, 26 ans, conteste pour sa part être l’homme qui conduisait l’Audi. Pourtant, tout l’accable dans l’enquête. « Il vient nier l’évidence », commente le substitut du procureur. L’homme a échappé à la cour d’assises, étant établi qu’il n’avait pas l’intention de tuer le policier. Bouazzaoui écope de 30 mois de prison, dont six avec sursis. Abdelkader Zemmour est condamné à quatre mois de prison et Najim Crehen à huit mois de prison.