Ce mardi, Redouan, un homme de ménage et Abdeliesse, détenu à la maison d’arrêt de Nanterre depuis plus de vingt ans, ont été jugés pour un trafic d’objets divers et variés. Au cœur de ce business interdit, il y avait… l’aspirateur. Celui d’une société de nettoyage qu’un employé utilisait pour faire le ménage à la maison d’arrêt de Nanterre. Et donc, pour y cacher des produits en tout genre alimentant un trafic en prison. Du téléphone portable à la PlayStation, du papier à rouler à la pièce de viande en passant par la cocaïne et la vodka, c’est un petit supermarché qu’abritait l’aspirateur.
Les écoutes téléphoniques le plombent et révèlent le fonctionnement du système, mis au jour au terme de quelques mois d’une enquête menée par la PJ 92 en début d’année, après un signalement du directeur de la prison en février. Pour obtenir la marchandise à livrer, Abdeliesse téléphonait à ses copains à l’extérieur, qui pour se procurer des portables à Barbès, qui pour passer chez le boucher ou un dealer, chacun remettant ensuite la marchandise à Redouan.
Pour le paiement, Abdeliesse avait recours à un système de cartes bancaires prépayées sur lesquelles il faisait verser l’argent nécessaire aux achats. Après avoir récupéré les commandes, l’employé de la société de nettoyage planquait le tout dans l’aspirateur, transvasant parfois la vodka dans des bidons de produits d’entretien. […]
Quand le tribunal cherche à évaluer les bénéfices pour les deux hommes, Abdeliesse s’énerve encore un peu. « Y’a pas de profit ! Il prenait 100 € pour faire entrer un téléphone, moi 100 € et ça payait mes affaires. » L’acheteur, lui, devait débourser plutôt 400 €. Redouan estime avoir gagné environ 3 500 € dans la combine. Il est condamné à deux ans de prison et pourra obtenir l’aménagement de sa peine. Abdeliesse, lui, écope aussi de deux ans mais reste en prison. […]