La nouvelle a pris tout le monde de court ou presque au Front national. Florian Philippot, le vice-président du parti d’extrême droite, a lancé, lundi 15 mai, une association au sein du FN baptisée Les Patriotes qui a vocation à rassembler des frontistes et des personnes extérieures au parti. Mais aussi à « soutenir Marine Le Pen dans la refondation » du FN qu’elle a annoncée au soir du second tour, le 7 mai, et à la porter vers la « victoire ».
L’initiative du député européen a été accueillie fraîchement. Certains responsables du FN affirment ne pas savoir si Mme Le Pen a été informée au préalable de cette décision, qui semble poser les bases d’un futur affrontement entre pro et anti-Philippot lors du congrès à venir du parti, qui doit être organisé fin 2017-début 2018.
« D’autres priorités »
Selon un conseiller régional, M. Philippot « amène le truc sur le devant la scène pour pousser Marine Le Pen à le défendre ». L’énarque est la cible d’attaques, en particulier après avoir annoncé qu’il quitterait le FN si le parti reculait sur sa proposition de sortie de l’euro. Une déclaration que le secrétaire général du parti, Nicolas Bay, a qualifiée de « chantage ». La députée européenne Sophie Montel, vice-présidente des Patriotes, assure pour sa part au Monde que la sortie de l’euro est « évidemment » promue par la nouvelle association.
Sur Twitter, le député européen Gilles Lebreton a, quant à lui, déclaré, mardi : « Je n’adhère pas à l’association Les Patriotes. Je reste à 100 % au FN, avec Marine Le Pen. » Un message relayé notamment par le vice-président du FN, Louis Aliot, compagnon de Mme Le Pen, dont l’opposition à M. Philippot est notoire. Un proche de Marion Maréchal-Le Pen rappelle, lui, que la députée de Vaucluse avait été interdite de lancer un think tank consacré à la prospective.
(…) Le Monde