Un décret “rend obligatoires certains vaccins qui étaient jusqu’à présent seulement conseillés“, comme ceux contre la rougeole ou la méningite, a déclaré le chef du gouvernement, Paolo Gentiloni, à l’issue du conseil des ministres.
Il sera désormais “impossible” d’inscrire à la crèche ou à la maternelle des enfants de 0 à 6 ans non vaccinés. Au total 12 vaccins sont désormais obligatoires. A partir de 6 ans, âge de la scolarisation obligatoire, les parents des enfants non vaccinés devront payer de fortes amendes.
L’Italie fait face depuis le début de l’année à une recrudescence de cas de rougeole qui inquiète les autorités. Selon l’Observatoire italien sur la rougeole, 2.395 cas ont été enregistrés entre le 1er janvier et le 14 mai, contre 860 pour toute l’année 2016. Et 89% des malades de cette année n’avaient pas été vaccinés.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) citée par les médias italiens, la péninsule et la Roumanie à elles seules enregistrent 48% des cas de rougeoles dans toute l’Union européenne.
Les vaccins obligatoires seront désormais douze: polio, dyphtérie, tétanos, hépatite B, haemophilus B, méningite B et C, rougeole, rubéole, oreillons, coqueluche et varicelle.
“C’est un message très fort à la population“, s’est réjoui la ministre de la Santé, Beatrice Lorenzin, qui faisait pression depuis des semaines pour cette mesure contestée en partie par sa collègue de l’Éducation et avec vigueur par le Mouvement 5 étoiles (M5S) qui estime que cela constitue un cadeau à l’industrie pharmaceutique.
Après avoir dépassé les 90%, le taux d’enfants de deux ans vaccinés contre la rougeole a chuté à 85,3% en 2015, alors que l’OMS recommande un taux de 95% pour empêcher la circulation de ce virus très contagieux.
En général bénigne, la rougeole peut provoquer des complications parfois mortelles. Lors de la dernière épidémie importante, en 2002, l’Italie avait enregistré 15 décès pour 18.000 cas.