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[…] La sœur d’Adama Traoré, mort par asphyxie à la gendarmerie de Persan, le 19 juillet 2016, publie “Lettre à Adama” aux éditions du Seuil. Écrit avec notre amie Elsa Vigoureux, ce journal de neuf mois, poignant et engagé, est un “J’accuse… !”. “Une vie ne s’éteint jamais, elle est prolongée par une autre“, écrit Assa. Les bénéfices tirés de l’ouvrage seront entièrement reversés au combat judiciaire.

Issue d’une famille d’origine malienne, Assa Traoré porte le combat de son frère. Et, derrière lui, celui aussi des “Arabes et des Noirs”, habitants des quartiers populaires pour qui “le seul visage de la police est celui des forces d’intervention”. Elle dénonce un pouvoir qui traite ses “frères” comme “des ennemis de l’intérieur”. […]

Assa Traoré ne cède pas aux larmes. Elle veut faire de “la dignité une discipline“. Être une femme, elle sait que “ça compte en termes d’image”. Consciente qu’elle représente “cette part d’exotisme auquel le refoulé colonial reste attaché“.

Assa Traoré, 32 ans, mère de trois enfants, est la porte-parole d’une famille “nombreuse et soudée”. Dix-sept frères et sœurs, issus de quatre mères. Les Traoré ont grandi dans la résidence de Boyenval à Beaumont-sur-Oise. Leur père Mara-Siré, né au Mali, était chef étanchéité. Emporté en août 1999 par un cancer des poumons, l’homme avait adressé à ses 17 enfants une ultime recommandation : “S’il arrive malheur à l’un d’entre vous un jour, il faudra compter sur la fratrie.

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Nouvel Obs

Merci à Mandarine

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