L’Allemagne est diverse et, pour bien des gens, c’est trop compliqué. Aussi réclame-t-on au rythme des saisons une culture de référence censée assurer ordre et repères. Mais dès que l’on doit donner un contenu à cette culture de référence, le débat tourne au ridicule et à l’absurde, les propositions se réduisent à un cliché : être allemand. Ce n’est pas étonnant, car, au-delà de la langue, une culture spécifiquement allemande n’est tout simplement pas identifiable. Déjà, d’un point de vue historique, ce sont plutôt les cultures régionales, ce sont l’immigration et la diversité qui ont façonné notre histoire. La mondialisation et la pluralisation des modes de vie conduisent à un accroissement supplémentaire de la diversité.
Cette diversité culturelle n’est pas non plus facile, mais elle constitue la force de notre nation en tant que société ouverte. Par contre, l’invocation d’une culture de référence ne crée pas de points communs, bien au contraire, elle exclut. […]
On ne peut pas décréter en soi que les immigrés doivent s’adapter à une culture majoritaire prétendument traditionnelle, ni insinuer qu’ils ont besoin de cours de rattrapage parce qu’ils se situeraient en dehors de notre système de valeurs.[…] […]
Reste naturellement la question de savoir quelle forme nous allons donner à la diversité et comment nous pouvons créer un “nous” commun. Ma proposition : un contrat social basé sur les valeurs de la Constitution et se fixant comme objectif l’égalité des chances pour participer à la vie sociale. Sous ma présidence et avec la participation de larges couches de la société, la Fondation Friedrich Ebert a fait des propositions concrètes en ce sens : une loi d’immigration avec des règles claires, une ouverture interculturelle dans tous les domaines, un accès équitable à l’éducation et au marché du travail pour tous, développement massif des cours d’intégration, facilitation des naturalisations.[…]
(Traduction Fdesouche)