Les opposants au président vénézuélien Nicolas Maduro entament lundi leur huitième semaine de manifestations, refusant de lâcher prise tant qu’ils n’obtiendront pas son départ, malgré les violences ayant fait 48 morts depuis début avril.
Les deux camps auront une nouvelle occasion de mesurer leurs forces alors que lundi la Fédération médicale vénézuélienne (FMV) défilera en direction du ministère de la Santé en soutien à l’opposition, avant une Marche pour la paix convoquée mardi par le président Maduro.
Venezuela : plus de 200.000 manifestants contre… par 20Minutes
Malgré les heurts et les gaz lacrymogènes, les adversaires du chef de l’Etat restent très mobilisés dans les rues, exaspérés par l’effondrement économique de leur pays.
Autrefois le plus riche de la région grâce à ses immenses réserves pétrolières, le Venezuela n’est plus que l’ombre de lui-même, gangréné par une grave pénurie d’aliments et médicaments, une inflation vertigineuse (720% cette année selon le FMI) et une forte criminalité. “Nous avons à peine 3% de fournitures” médicales, explique à l’AFP Douglas Leon Natera, président de la FMV.
“C’est une situation chaotique. Nous allons manifester en raison de la faim, du manque de médicaments, de cet holocauste de la santé imposé par le gouvernement“, ajoute-t-il.
Un récent reportage de l’AFP à l’hôpital public de Coche, dans la banlieue de Caracas, avait montré les effets dévastateurs de la crise sanitaire: manque d’antibiotiques et obligation de réutiliser les tubes respiratoires, odeurs pestilentielles, prolifération de mouches dans les couloirs.
Même quand il sont en bonne santé, les Vénézuéliens vivent un quotidien éprouvant, patientant des heures devant les supermarchés pour acheter à manger.
Tenant le gouvernement socialiste pour responsable, plus de 200.000 personnes ont manifesté samedi pour exiger des élections anticipées. A Caracas, plus de 160.000 manifestants, selon l’opposition, ont tenté d’atteindre le ministère de l’Intérieur avant d’être dispersés par les forces de l’ordre. […]