Le parti des Modérés tend la main au parti nationaliste pour tenter de renverser le gouvernement social-démocrate lors des prochaines législatives. Le royaume frise la crise politique.
Rien n’égale le bonheur du Suédois lorsqu’arrivent enfin les beaux jours. Aux premiers rayons de soleil, on l’aperçoit à chaque coin de rue en short, glace à la main, la mine réjouie. Mais malgré la liesse ambiante, personne ne semble aussi épanoui ces dernières semaines que Jimmie Akesson, le leader des Démocrates de Suède (SD, extrême droite), qui ne compte plus ses victoires.
Pour la première fois, son parti nationaliste a été désigné cette semaine par le Parti social-démocrate au pouvoir (en coalition avec les écologistes) comme l’adversaire principal en vue des élections législatives de l’année prochaine. La place était jusque-là réservée au parti conservateur des Modérés, mais ce dernier a perdu dix points dans les sondages depuis l’année dernière, et notamment depuis l’appel du pied de sa présidente… aux Démocrates de Suède.
En effet, les Démocrates de Suède profitent depuis quelques mois d’un changement de direction des Modérés. Anna Kinberg Batra, la présidente du parti conservateur, a proposé en janvier à l’extrême droite de soutenir la droite afin de présenter au Parlement un budget d’opposition commun. Une telle coopération entre l’Alliance de droite – libéraux, centristes, chrétiens-démocrates et conservateurs – et le SD pourrait renverser le gouvernement suédois, numériquement minoritaire au Parlement. L’idée avait jusque-là été écartée par l’Alliance, de peur de faire le lit du parti nationaliste. Jusqu’en janvier dernier. (…)