L’adoption du Brexit a été un signal fort envoyé à l’Europe. Les Britanniques ont fait comprendre qu’ils ne voulaient pas de l’Europe telle qu’elle fonctionne. Ce climat de défiance a pu être être adressé aux migrants également. Le nombre de personnes entrées sur le territoire en 2016 a reculé de près de 80 000 personnes par rapport à 2015.
Atlantico : Le bureau des statistiques nationales britannique a publié des chiffres sur l’immigration au Royaume-Uni. En 2016, l’immigration nette enregistrée était de 248.000 personnes qui sont entrées au Royaume-Uni. Cela représente une baisse de 84 000 personnes par rapport à l’année 2015. Est-ce que pour parvenir à cette baisse, le signal envoyé aux autres pays par le Brexit a été plus dissuasif que les politiques d’immigration, qui consistent à remettre les contrôles aux frontières par exemple ?
Philippe Moreau-Defarges : “Le Brexit, vote en faveur de la sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne est l’un des éléments parmi d’autres qui peuvent permettre de comprendre la baisse de l’arrivée de migrants au Royaume-Uni.
De nombreux autres facteurs entrent en jeu comme la situation économique toujours en proie à la crise par exemple. Les migrants sont informés et savent que les britannique ne veulent pas d’eux. La vision politique du Brexit envoie d’autres signaux impactant sur leur arrivée et leur venue. Le rejet des migrants et très fort. C’est un symbole qui résume la situation à l’encontre des migrants entre autre. Le rejet des migrants est très fort là-bas et ceux même si le Brexit n’avait pas été voté. Le Brexit représente une partie émergée des causes qui expliquent que les migrants soient moins nombreux cette année dans le recensement réalisé par le Bureau des Statistiques Nationales.
Il y a encore dix ans, les Britanniques étaient très favorables à la libre circulation des personnes mais les différentes crises, économiques, migratoires ont eu raison de cet enthousiasme d’alors. Il s’agit donc encore une fois d’un tout, un ensemble de raisons qui vont avec le Brexit. Nous avons changé d’époque. Nous sommes entrés dans une époque de fermeture, ou la circulation est davantage restreinte. Le Brexit exprime cette fermeture. La situation est similaire aux Etats-Unis avec le cas du mur à la frontière mexicaine et elle a failli se produire en France.”
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