Jugé lundi après un vol à l’arraché commis le 26 mai, à proximité de la place de la République, le prévenu n’est toujours pas capable d’expliquer son passage à l’acte.
Grand, fin, un peu timide ou déboussolé, Nabil Benzair, 21 ans, encadré par son escorte de l’administration pénitentiaire, est d’un calme olympien en totale contradiction avec la violence dont il a fait preuve vendredi, à 5 h du matin, quand il zonait en ville (lire notre article du 27 mai). Pas de chance pour cette jeune Messine qui croise sa route à hauteur de la Banque de France. Elle marche seule vers le magasin du Centre Saint-Jacques où elle gagne sa vie. Nabil Benzair va considérablement bouleverser le programme d’une journée qui s’annonçait normale.
Il est apparemment la recherche d’un téléphone portable et veut celui de sa future victime qui, évidemment, tient à le garder. Pour réduire la résistance de la jeune femme, le prévenu la frappe au visage avec un objet métallique. A priori, la pompe du vélo avec lequel il se déplace. Des personnes interviennent, mais lui prend la fuite avec le sac de sa victime qui sera retrouvé plus tard avec un seul objet manquant : le téléphone.
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Le parquet veut dix mois d’emprisonnement dont quatre avec sursis et mise à l’épreuve (SME) en plus de son maintien en détention. Une idée rejetée par la défense de Me Mikaël Saunier. « Il ne comprend pas pourquoi il a fait ça. Il ne peut pas se l’imaginer. »
Le tribunal revient avec trente mois dont six de SME et maintien en détention, et accorde 4 000 € de pretium doloris à la victime.