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FIGAROVOX/TRIBUNE – Par médias interposés, Marlène Schiappa et Alain Finkielkraut ont eu de vifs échanges quant aux anciennes prises de position de la Secrétaire d’État. Caroline Valentin appelle cette dernière à plus d’honnêteté intellectuelle.

(…) Surtout, Madame Schiappa ne semble pas encore avoir pris la mesure des obligations que ses nouvelles fonctions lui imposent. L’autorité publique dont elle est désormais investie ne peut, dans une société démocratique, être utilisée qu’à des fins d’intérêt général. La Marianne tricolore qui ornera les courriers de Madame Schiappa jusqu’à la fin de son mandat ne saurait cautionner des règlements de comptes personnels. Lorsqu’un membre du gouvernement de la cité fait d’un citoyen une tête de turc qu’il attaque ouvertement dans les colonnes d’un grand quotidien national, c’est un abus de pouvoir, ce sont les prémisses de l’utilisation de la force publique dans un but à proprement parler tyrannique. C’est le contraire de la conception du pouvoir exécutif dans une démocratie libérale. Cela inspire l’effroi, et la démagogie qui motive cet acte – complaire au segment de l’électorat dont on sait que les coups pleuvant sur l’une de ses cibles favorites exciteront son plaisir – n’est pas pour rien dans ce sentiment.

Pourtant, les inquiétudes exprimées par Alain Finkielkraut sont bien légitimes. Compte tenu de sa charge, sa position sur le voile devient celle de la France. Et à cet égard, oui, le déni qu’elle a exprimé quant à l’influence funeste d’un islam politique qui utilise le voile comme arme symbolique de son projet de conquête territoriale est pour le moins préoccupant. La co-auteur que je suis d’Une France soumise, Les voix du refus, dirigé par Georges Bensoussan et préfacé par Elisabeth Badinter – dont Alain Finkielkraut recommande d’ailleurs fort opportunément la lecture à Madame Schiappa – peut, hélas, en témoigner. Car elle est désormais responsable de la DILCRA (Direction Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la haine), sa position sur le problème de l’antisémitisme en France nous concerne tous. Là encore, ses prises de positions témoignent d’un manque fondamental de connaissances de ce sujet pourtant primordial. Là encore, Madame Schiappa doit d’urgence s’atteler à se mettre très rapidement à niveau si elle veut mener à bien sa mission. (…)

Le Figaro

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