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« Je l’ai vu planter ma mère et ma tante… » Ces mots sont ceux d’une fille de dix ans. Témoin malgré elle des violences commises le soir du 13 août 2012 dans le quartier de la Rocade, à Avignon. « Un quartier que, malheureusement, le tribunal commence à bien connaître », note la vice-procureur de la République, Caroline Armand.

Hier matin, la chambre correctionnelle d’Avignon a tenté d’y voir clair dans une nébuleuse de versions données au fil des auditions par tous les protagonistes. Mais dans le box, un seul homme est là. Younes Aboulghazi, 26 ans. Hacène Rouag aurait dû se retrouver devant les juges lui aussi, s’il n’était pas tombé sous les balles de Kalachnikov en mai 2014.

Comme il l’a fait il y a cinq ans, hier matin, Younes Aboulghazi a contesté la majeure partie des faits. Et notamment l’usage des armes. Ce qui n’a pas empêché sa condamnation à cinq ans ferme. Peine qui devrait s’ajouter aux 13 années de réclusion qu’il purge actuellement pour le braquage d’un bureau de tabac en 2011 à Avignon.

Ce soir d’août 2012, tout commence par une première bagarre entre des proches du prévenu et une autre famille de la cité pour une histoire de mariage annulé. Il est près de 18 heures. Tout le monde se sépare mais la rixe repart de plus belle trois heures plus tard, près de la poste des Olivades où celui qui voulait se marier, Hamed Ben Haddou, et l’un de ses amis, Mohamed El Khomsi, dit “Barracuda”, sont passés à tabac par plusieurs jeunes. On parle de plusieurs dizaines de personnes. Deux sœurs Ben Haddou sont aussi blessées avec un couteau. Elles accusent le prévenu. Lui répond : « Elles sont capables de s’être blessées juste pour m’embêter ». […]

Le Dauphiné

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