Depuis plus d’un an, certaines entreprises de titres-services font face à des refus d’aller travailler pour convictions religieuses.
Plusieurs entreprises de titres-services belges sont confrontées, depuis 2016, à un phénomène inédit : des employées refusent d’accepter une mission de nettoyage chez un client, sous prétexte que celui est homosexuel ou chiite (un des deux principaux courants de l’islam). Un constat qui ressort d’un certain nombre de rencontres avec des entreprises du secteur et que confirme Federgon, la fédération représentant le secteur des titres-services. “Oui, il y a effectivement un phénomène tout à fait nouveau que nous avons vu apparaître en 2016. On parle de 12 à 15 cas qui nous sont revenus. C’est peu, mais c’est en même temps quelque chose de nouveau face auquel nous ne savons pas encore très bien comment réagir. L’idée, c’est de privilégier la concertation”, explique Arnaud Le Grelle, le directeur Wallonie – Bruxelles de Federgon.
Face à l’apparition de ce nouveau phénomène, Federgon a même pris l’initiative de consulter Unia, le service public de lutte contre la discrimination, pour déterminer si le refus d’assurer un service en raison de l’identité religieuse ou sexuelle de la personne qui le demande peut être considéré comme de la discrimination. Au final : un tel refus ne serait pas discriminatoire, mais relèverait plutôt de la faute professionnelle. “Ce n’est pas de la discrimination d’un point de vue légal car l’employé n’est pas la personne chez qui le service a été commandé. Cela le serait si c’était l’entreprise même qui prend l’initiative du refus. Ici, on est plutôt dans le cas d’un manquement à un contrat professionnel”, estime Patrick Charlier, le directeur d’Unia.
Ces refus d’aller prester un service à domicile pour raisons religieuses ou éthiques ont également lieu, et de manière croissante, dans le secteur des soins à domicile, constate par ailleurs Unia. “Ce n’est pas illogique, car la diversité augmente et il y a donc plus de chances d’être confronté à une personne d’une autre origine. Il y a alors parfois des incompréhensions car les codes culturels ne sont pas les mêmes”, indique Patrick Charlier.
La récente vague de refus de clients dans le secteur des services à domicile s’inscrit dans un contexte plus large : celui de la polarisation de la société. En raison des tensions traversant la société belge, les différentes communautés, quelles qu’elles soient, font face à la tentation de se replier sur elles-mêmes. “On parle toujours de radicalisme, mais d’après ce qu’on observe sur le terrain, le gros défi de demain est la polarisation de la société”, indiquaient à La DH, en mars dernier, les cellules de prévention à la radicalisation d’Anderlecht et Bruxelles-
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Merci à FRAN